A peine ma bouche s'est-elle refermée que mes dents déjà s'y attaquent. Le liquide blanc, épais, doux et chaud, se répand alors sur ma langue qui prend son temps pour déglutir et laisser s'échapper ce délice auquel elle voudrait tant s'accoutumer...
Pour parvenir à un tel degré de réussite, rien n'est plus facile.
Si on est plutôt dans le partage, je dirai que ce qui suit sera pour quatre. Si on est très gourmand ou très introverti, disons qu'un haut-le-coeur pourrait être le mot final de l'expérience.
Tout commence par la semence noire que je fais fondre de plaisir, le beurre aidant. Ce faisant, mes mains ne restent pas inactives. Elles malaxent les fruits galinéens avec les minuscules cristaux blancs et croquants. Je réunis alors les deux substances préparées, l'une brunâtre, l'autre jaunâtre, que je mélange harmonieusement. Je décide alors de faire usage de la poudre blanche, avec parcimonie, que je dissous avec délicatesse dans l'amalgame qui durcit à son contact.
Le secret est là : il faut vite faire refroidir le tout, pour faire que ce mélange ainsi échaudé se mette rapidement au repos. Il serait décevant de le laisser gonfler trop tôt.
Pendant ce temps de latence, je peux profiter de quelques notes de musique.
Je reprends alors le travail où je l'ai laissé, en glissant subrepticement quelques pépites, blanches celles-là.
Pour conclure, il est temps pour moi de surchauffer le tout, un coup bref mais efficace, afin d'obtenir l'extase finale : des bouchées dont la dureté extérieure révélera le liquide fumant et blanc qui bout à l'intérieur.
Pour résumer, il m'aura fallu : 100 g de chocolat noir - 60 g de beurre - 80 g de sucre semoule - 4 oeufs - 2 cuillère à soupe de farine - 1/2 carreau de chocolat blanc déposé au coeur de la pâte une fois déposée dans le moule - un moule à 8 cannelés.
à Guilhem